Le désir sexuel après bébé : Est-ce normal de ne pas avoir envie?
C’est une question fréquente chez les nouveaux parents. Une question qui touche à l’intimité, à la culpabilité, au couple, à l’identité, aux hormones…
Que dit la science ?
On estime qu’environ la moitié des femmes vivant une grossesse rapportent une baisse de désir sexuel pendant cette période. Jusqu’à 65 % déclareraient une baisse de désir ou d’autres troubles liés à l’activité sexuelle au cours de la première année après l’accouchement.
Du côté des pères, une proportion non négligeable vivrait aussi des changements dans le désir sexuel ou des préoccupations liées à leur sexualité après la naissance. Les études montrent qu’eux aussi peuvent rapporter une baisse de désir ou de satisfaction sexuelle — bien que ces phénomènes soient encore moins étudiés que chez les mères.
Chez les parents LGBTQ+, trans ou non binaires, les données sont encore rares. Peu d’études publient des chiffres spécifiques sur la baisse du désir sexuel après la parentalité dans ces groupes. Toutefois, certaines recherches indiquent que ces parents peuvent vivre des défis additionnels — tels que la discrimination, la dysphorie de genre ou le manque de reconnaissance — qui influencent la sexualité en post-partum, y compris le désir.
Une baisse de désir… normale
La littérature est claire : une baisse du désir sexuel en période périnatale est fréquente et normale pour une grande partie de la population. Elle ne remet pas en question l’amour que tu portes à ton ou ta partenaire, ni ton attirance envers lui ou elle.
Le désir sexuel est un phénomène multifactoriel. Il est influencé par :
des facteurs biologiques (hormones, médicaments, fatigue, cycle menstruel, allaitement…)
des facteurs psychologiques (image corporelle, stress, estime de soi, humeur…)
des facteurs relationnels (qualité du lien, communication, charge mentale…)
des facteurs sociaux et culturels (normes, attentes genrées, éducation sexuelle…)
des facteurs contextuels (environnement, niveau d’intimité, routine, distractions…)
On connaît bien ces influences, mais leur impact exact varie d’une personne à l’autre, et d’un moment à l’autre.
La parentalité transforme bien des aspects de la vie et la sexualité ne fait pas exception. Ressentir une baisse de désir pendant la grossesse ou après l’accouchement est fréquent, normal et souvent temporaire.
Plutôt que de chercher à « retrouver l’avant », il peut être plus aidant de s’ouvrir à une sexualité différente, plus douce, plus connectée à ce que tu vis maintenant. Cela peut impliquer de redéfinir le désir, l’intimité et la connexion dans ton quotidien de parent.
Il n’y a pas de bon moment, de bonne fréquence, ni de norme universelle à atteindre. L’essentiel, c’est d’écouter ton rythme, de communiquer avec ton ou ta partenaire (si tu es en couple) et, si besoin, de demander du soutien sans honte ni tabou.
Ton corps, ton désir, ta sexualité, tout cela évolue… Et c’est parfaitement correct!